vendredi 25 juillet 2014

Les Culturiales : Le Marché aux Bouquins

Le dimanche 27 juillet 2014 se tiendra sur la place des thermes à Bagnères de Bigorre le quatrième Marché aux Bouquins. Cette année, l'événement prend une plus grande ampleur avec des festivités qui se déroulent sur trois jours (Les Culturiales, donc). Le Salon de Lecture, la bouquinerie associative qui organise Le Marché aux Bouquins, a le grand honneur d'inviter un écrivain de renommée nationale, voire internationale, Ayerdhal (lire les article sur notre invité d'honneur, ici, ici, ici et ). Avec Sara Doke et Sylvie Denis, il participera à des tables-rondes sur son oeuvre, sur le monde de l'édition, ainsi que sur la traduction en Science-Fiction.


Mais le Marché aux Bouquins, c'est aussi des bouquins. Plus d'une dizaine de bouquinistes sont prévus
© Cédric Debard - Autoportrait au café
ce dimanche, proposant à tous les prix des livres d'occasion.


L'un des invités qui nous fait aussi l'honneur de sa présence au Marché aux Bouquins est un habitué de la manifestation, puisqu'il a été présent lors des trois premières éditions. Il s'agit du dessinateur et scénariste de BD Cédric Debard


Le Marché aux Bouquin se clôtura par son traditionnel concert, animé cette année par Dingle's Bay.


Voilà, nous vous attendons nombreux lors de ce Marché aux Bouquins, un événement estival qui se veut convivial et festif.


Le Bouquinovore

mercredi 23 juillet 2014

Les Culturiales : La vie devant soi

A l'occasion des Culturiales, la compagnie Les Chiennes Nationales donnera une représentation d'une adaptation du roman de Romain Gary, La vie devant soi. Cette pièce se jouera le vendredi 25 juillet, à 19h30, dans la cour des "Bains de Pinac", au 25 bis rue des thermes.

Les Maynats. 

Théâtre de rue : La vie devant soi



LA VIE DEVANT SOI


La vie devant devant soi (prix Goncourt 1975), nous invite à suivre Momo, qui grandit dans le Belleville des arabes, des juifs, des noirs et des prostituées, qui partagent joyeusement leur misère et se débattent contre la vie « parce que ça ne pardonne pas » et « parce qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des raisons pour avoir peur ». 

À la question « comment trouver sa place ? », Romain Gary nous propose comme solutions la fraternité, avec l’affirmation que seul l’amour peut donner du sens à la vie.

Tout au long du spectacle les comédiennes sortent des cadres/photos d’un vieux carton. Ces portraits naïfs et maladroits reproduisent la drôlerie enfantine avec laquelle Momo dépeint son monde.

Spectacle sélectionné dans le cadre des Région(s) en Scène Midi-Pyrénées/Aquitaine 2014




La merveille devant soi
« La vie devant soi » (Théâtre de rue)
Adaptation de  l’œuvre de Romain Gary/Emile Ajar

Jeudi 8 – vendredi 9 – samedi 10 août
> 16h00 (Durée : 50 min)
Caserne proteau – ESOG

Tout y est : l’ambiance populaire et familière ; le ton à la fois rude et cocasse, grave et saugrenu ; l’écriture spontanée, zélée, qui suit les pensées espiègles, sincères et drôlement sensibles de Momo, un petit garçon de quatorze ans qui pense en avoir que dix.
La promenade laisse apparaître des images de Belleville, de Madame Rosa logée au 6ème étage sans ascenseur, de Moïse, de M. Hamil et du parapluie Arthur. Le décalage des dialogues permet au rire de l’emporter sur le désespoir. http://cieleschiennesnationales.blogspot.fr

CIE LES CHIENNES NATIONALES

La vie devant soi
Mise en espace : Maïa Ricaud
Texte d’Emile Ajar/ Romain Gary
Adaptation : Maïa Ricaud et Olivier Waibel
Avec : Maïa Ricaud et Nathalie Pagnac

Ce texte écrit par l’auteur le plus énigmatique de sa génération, nous offre la possibilité, à travers l’histoire d’amour d’un
petit garçon arabe et d’une vieille femme juive d’avoir un regard dépourvu de préjugés religieux et culturels. Le seul conflit est face à la vie, les autres murs tombent.

Ce roman, récompensé du prix Goncourt, nous invite à suivre Momo, qui grandit dans le Belleville des arabes, des juifs, des prostituées qui partagent joyeusement leur misère et se débattent contre la vie « parce que ça ne
pardonne pas ».

Le témoignage fictionnel de Momo soulève la question : comment trouver sa place ?
Pour toute réponse, Romain Gary propose la fraternité. Il est donc essentiel pour nous que ce moment de spectacle traduise à sa façon, vivante, drôle, cette même fraternité, le spectateur devenant lui aussi personnage d'une histoire que nous allons vivre ensemble.

« Goûter à la magie des mots, à leurs sonorités. Entrer et pénétrer la substance même d'un langage dépouillé
d'artifices, spontané et qui dit vrai. Toute la sensibilité du petit Momo de Romain Gary vibre dans les cordes vocales de Maïa Ricaud et de Nathalie Pagnac, qui convient le public à entendre ou réentendre La vie devant soi de l'auteur encore peu connu sous le nom d'Emile Ajar. Un voyage dans la sensibilité vocale et scénique de lectrices qui entrent progressivement dans l'intimité des spectateurs.

Si dans l'oeuvre de Romain Gary la mort émerge au cœur de l'enfance et de la vie, c'est la vie qui surgit au milieu du silence dans la lecture que livrent Maïa Ricaud et de Nathalie Pagnac. La promenade apéritive laisse apparaître des images de Belleville, de l'appartement de Mme Rosa au sixième étage sans ascenseur, de l'escalier terrifiant, de Moïse, de Banania, de M. Hamil, du parapluie Arthur. Et bien sûr de Momo, un petit garçon de quatorze. Il vit chez Mme Rosa, une vieille dame juive qui a connu Auschwitz, s'est ensuite 'défendue' (prostituée) pendant un temps avant d'accueillir dans sa 'crèche clandestine' les 'rejetons de toutes les couleurs' que des mères prostituées ont abandonnés.. »

Critique de Mathilde Lacro dans «Le Clou dans la Planche »


mardi 22 juillet 2014

Les Culturiales – Jacques Place

Les Culturiales – Jacques Place


Jacques Place, le poète pyrénéen


Certains artistes contemporains pensent qu’il faut choquer pour être reconnu. Mais la provocation est- elle le meilleur moyen de créer un nouveau concept pictural au XXIème siècle ? Jacques Place nous prouve le contraire. En alliant la technique des peintres Flamands du XVIIème siècle et la résine acrylique, médium moderne, l’artiste apporte à ses travaux une touche de surnaturel. Sous son pinceau, les paysages semblent sortis de textes mythologiques ou bibliques. Cette particularité confère à ses sujets un sentiment de nostalgie du temps passé. Tous ses panoramas sont des représentations de ses Pyrénées natales. Entre ses mains, ces sujets se transforment en poèmes visuels. Ainsi, il nous propose une nouvelle conception de la beauté artistique.

© Jacques Place



A l’occasion des « Culturiales » (le 25, 26 et 27 juillet 2014 à Bagnéres de Bigorre), le peintre expose dans sa galerie (10 boulevard Carnot), une série de toiles sur les montagnes de notre région. Dans un style académique et moderne, il représente ses différents moments de contemplation et de méditation, issus de ses balades pyrénéennes. Il est difficile de ne pas éprouver un sentiment de paix face à ces paysages authentiques et surréalistes. Nous pourrions les rapprocher avec le travail de Caspar David Friedrich notamment dans cette symbolique inspirée de la nature. Ainsi, l’homme est face à la nature sauvage et philosophe sur sa condition humaine. Mais contrairement au travail du peintre allemand, Jacques Place expose sa propre vision de notre panorama. La luminosité de chacune de ses toiles et le choix des couleurs traduisent son amour et un respect évident pour la nature pyrénéenne.


Marie-Ange Dall’acqua

lundi 21 juillet 2014

Invité d'honneur des Culturiales : Ayerdhal (4/4)

Voici donc le dernier article concernant notre invité d'honneur, Ayerdhal. Pour cet ultime coup de
projecteur, il m'a paru nécessaire de rappeler l'importance de cet écrivain qui, comme on l'a déjà vu, a d'abord brillé en écrivant de la Science-Fiction, puis s'est consacré à l'écriture de roman de Thriller et de Polar. Voici donc la bibliographie complète des œuvres d'Ayerdhal (merci à lui pour m'en avoir fourni la liste). La plupart de ses romans ont été réédités par la maison d'édition Au Diable Vauvert, ils sont donc disponibles très facilement. Pour les autres, c'est plus difficile. Pour cette présente bibliographie, le surlignage des titres permet, grâce à un lien hypertexte, d'aller directement vers une critique en ligne.

Pour info, les critiques viennent de NooSFere, un site de référence dans les littératures de l'Imaginaire (SF, Fantastique, Fantasy...)

Et vous pouvez aussi constater en gras tous les livres qui ont reçu des prix, et pas des moindres. A cela s'ajoute un prix Cyrano pour l'ensemble de son oeuvre.

Les livres précédés d'un astérisque sont recommandés par l'auteur lui-même...




La Bohême et l’Ivraie, Au Diable Vauvert ,1990 (rééd. 2011)


Mytale, Au Diable Vauvert, 1991 (rééd. 2010)


*Demain,une oasis, Au Diable Vauvert, 1992 (rééd. 2006) - Grand prix de l’Imaginaire 1993


Le Chant du drille, Au Diable Vauvert, 1992 (rééd. 2009)

Cybione, 1992


L’Histrion, Au Diable Vauvert, 1993 (rééd. 2011)


Sexomorphoses, 1994


Polytan (Cybione-2), 1994


Balade choreïale, Au Diable Vauvert, 1994 (rééd. 2009)


*Chroniques d’un rêve enclavé, Au Diable Vauvert, 1997 (rééd. 2009) - Prix Ozone 1997

Consciences virtuelles, 1998


Genèses, 1999


Étoiles mourantes, co-écrit avec Jean-Claude Dunyach, 1999 - Prix Tour Eiffel 1999 et Prix Ozone 2000


L’Homme aux semelles de foudre, 2000


Keelsom, Jahnaïc (Cybione-3), 2001


La Logique des essaims, Recueil, 2001 (rééd. 2004)

L’Œil du spad (Cybione-4), 2003


*Transparences, Au Diable Vauvert, 2004 - Grand prix de l’Imaginaire 2004 Prix Michel Lebrun 2004


*Résurgences, Au Diable Vauvert, 2010


*Rainbow Warriors, Au Diable Vauvert, 2013 - Prix Bob Morane 2014 et Prix Rosny-aîné 2014 (ex-aequo avec L.L. Kloetzer)


*La troisième lame, ActuSF, 2013

*Bastards, Au Diable Vauvert, 2014



Le Bouquinovore 

dimanche 20 juillet 2014

Invité d'honneur des Culturiales : Ayerdhal (3/4)


Voici donc le programme des événements liés à la venue de l'écrivain Ayerdhal à l'occasion des Culturiales :


En prélude aux Culturiales de l’été, une lecture de fragments des œuvres d'Ayerdhal aura lieu à la bouquinerie Le Salon de Lecture (20 rue des Thermes, à Bagnères), le vendredi 25 juillet à partir de 17 heures.


Salon de Lecture, Bagnères de Bigorre

Le samedi 26 juillet, à partir de 10h, Ayerdhal sera présent à La Maison du Savoir de Saint-Laurent de Neste. Après une présentation de son œuvre, il se fera une joie de rencontrer son public en dédicaçant ses romans. Cette rencontre est organisée conjointement par la bouquinerie associative de Bagnères de Bigorre et la librairieLe Vent des Mots (Lannemezan, 65).


Le Vent des Mots, Lannemezan


L'après-midi, ce même jour, à partir de 15h, il sera à Saint-Lary (65), à la librairie Bleu & Aure pour une séance de dédicaces.


Bleu et Aure, Saint-Lary Soulan


Ayerdhal sera également présent au Cinema Le Maintenon, le 26 juillet à partir de 21h, pour participer au débat sur 2001, l’Odyssée de l’espace, l'une des œuvres majeures de Stanley Kubrick.




Et le point d'orgue des Culturiales est bien sûr le Marché aux Bouquins, qui se déroulera toute la journée du dimanche 27 juillet 2014. L'invité d'honneur Ayerdhal participera à des causeries (sur sa vie, son œuvre), ainsi qu'à des séances de dédicaces.





En espérant vous y voir toutes et tous nombreux,


Le Bouquinovore


samedi 19 juillet 2014

Le Bouquinovore a lu : "Bastards"

Alexander Byrd est un jeune écrivain new-yorkais qui a connu un certain succès avec ses premiers romans. Il a même reçu le prix Pulitzer pour son quatrième et dernier en date. Malheureusement, cette reconnaissance qu'il a reçu pour son travail lui a un peu coupé les ailes de l'inspiration et il ne parvient pas à commencer le prochain. Ce n'est autre que Colum McCann, qu'il rencontre un jour à Central Park, qui l'aiguille sur un sujet possible. En effet, depuis quelques temps, une vieille dame semble se débarrasser de voyous avec une facilité déconcertante, malgré son très grand âge. Toujours accompagnée d'un chat selon les témoignages, elle a été baptisée Cat-Oldie par les médias. Intrigué, Alexander part alors à sa recherche. Mais ce qu'il va trouver dépasse de loin tout ce qu'il a pu imaginer...

illustration de couverture : Diane Cairn

Voici donc le troisième roman que je lis du sieur Ayerdhal. Après L'Histrion et Demain, une oasisdeux romans de début de carrière du romancier français. S'ils appartiennent plus à la veine science-fictive (car Ayerdhal a marqué de son empreinte la SF française des années 90), ce Bastards relève plutôt du Thriller. Et c'est le tout dernier en date d'une bibliographie déjà bien fournie. 

Qu'en est-il alors de ce roman au titre si singulier ? Tout d'abord qu'il part sur les chapeaux de roue ! En quelques courts chapitres, Ayerdhal accroche son lecteur de façon remarquable. Tout de suite, on a envie de savoir ce qui va se passer la page suivante et l'on se surprend à faire défiler les chapitres à une vitesse folle. En plus, on rencontre plein de gens connus (même si je ne les ai pas tous lus), comme Colum McCann (déjà cité), Jerome Charyn, Norman Spinrad... Ce dernier étant un ami personnel du romancier français, on se doute qu'il a dû lui demander la permission de lui faire jouer un rôle relativement important dans l'intrigue (pas majeur non plus, mais quand même), mais pour les deux autres, je ne sais pas.

Ensuite, il y a quelques scènes érotiques comme rarement j'en ai lu dans un roman. Elle sont explicites, certes, mais vraiment superbes. Je ne dirais pas qu'il faut acheter ce roman pour ces petits plaisirs-là, mais pas loin.

Enfin, il y a l'écriture d'Ayerdhal, toujours aussi bien trouvée. Pour faire simple, c'est remarquablement bien écrit. Le style est ciselé, les personnages toujours bien campés.

Cependant, une fois qu'on a passé les deux-cents premières pages, et qu'on en sait un peu plus sur les tenants et les aboutissants de l'histoire, l'attention a tendance à retomber un peu. Je ne dirais pas que je me suis ennuyé, loin de là, mais les rebondissements m'ont semblé alors un peu trop tirés par les cheveux. Je dois bien avouer que je n'ai pas trop accroché aux révélations qui nous sont données à un moment du récit (dont je ne dirai pas un mot). En plus, certains passages avec du name droping dedans m'ont paru arriver comme un cheveu sur la soupe, un peu trop artificiel.

Je dois dire que l'intérêt de ce roman remonte fortement sur la fin. Les cent dernières pages reprennent le rythme imposé au début et la lecture s'en trouve facilitée. La toute fin est un véritable feu d'artifice qui rend les réserves exprimées au-dessus obsolètes. C'est tant mieux parce que je ne voudrais pas que vous pensiez ce Bastards être un mauvais roman. Bien au contraire ! Mais je ne peux pas trop en dire si je ne veux pas vous gâcher l'effet de surprise. A vous à présent de vous faire votre propre opinion. Lisez Bastards et revenez par ici, qu'on puisse en discuter tranquillement.

A signaler aussi qu'Ayerdhal rend hommage à sa compagne, Sara Doke, en la citant en fin d'ouvrage. Mais je vous laisse découvrir comment...

Au final, malgré ses longueurs, Bastards est un super roman qui fera passer au lecteur de vrais bons moments de lecture !

Bastards - Au diable vauvert - 530 pages - 20€ - D.L. : février 2014

2001, l'Odyssée de l'espace, de Stanley Kubrick (2/2)

Sans aucun doute un film révolutionnaire au moment de sa sortie, 2001, l'Odyssée de l'espace nous émerveille toujours. Visuellement, ce film a très peu vieilli. Il continue d'ailleurs d'être une référence que nombre de cinéastes actuels citent, pour le meilleur et parfois pour le pire. Un soin presque maniaque a été apporté à la réalisation des décors et des effets visuels (la station orbitale en cours d’achèvement reste un must du genre, donnant une touche de réalisme supplémentaire). Et, comme à son habitude, Stanley Kubrick nous donne à écouter une bande originale d'une justesse incroyable. En mélomane confirmé, il a su trouver des œuvres du répertoire classique qui entre en résonance parfaite avec son film, le transcendant même souvent. Là encore, Kubrick sera
copié par des générations de réalisateurs bien moins doués que lui.


Bref, un Stanley Kubrick au sommet de son art.


2001, L’Odyssée de l’espace est, de l’aveu même de son auteur « une expérience non verbale de deux heures et dix-neuf minutes avec seulement à peine quarante minutes de dialogue. J’ai essayé de créer une expérience visuelle transcendant les limitations du langage et pénétrant directement jusqu’aux couches du sous-conscient avec sa charge d’émotion et de philosophie. J’ai voulu que ce film soit une expérience subjective intense pouvant atteindre le spectateur à son niveau le plus intime, à la manière d’une œuvre musicale. »


2001, L’Odyssée de l’espace a été, dès sa sortie, accueilli avec enthousiasme, notamment par les spectateurs les plus jeunes, mais aussi par les cinéastes. On raconte que Charles Chaplin aurait pleuré pendant la projection à Londres. En Italie, Federico Fellini a écrit à Kubrick un long télégramme d’admiration. Un club de fans de 2001 s’est alors constitué, comptant dans ses rangs des noms aussi prestigieux que Roman Polanski, Richard Lester ou Franco Zefirelli. Son succès n’a jamais été démenti et le film est devenu culte, un véritable phénomène culturel, un classique populaire aussi représentatif d'une époque et d'un genre que le King Kong de Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper…



Rappelons pour l’anecdote que Stanley Kubrick ne prenait jamais l’avion. Pour revenir d'Angleterre (là où il vivait la plupart du temps) jusqu’aux USA, il voyageait… en bateau !


*

La projection à Bagnères de 2001, L’Odyssée de l’espace, au cinéma Le Maintenon et sous l’égide du réseau de programmation Le Parvis, se fera le samedi 26 juillet et sera suivie d’un débat.








Miguel Bravo et le Bouquinovore.

vendredi 18 juillet 2014

2001, l'odyssée de l'espace, de Stanley Kubrick (1/2)

Une œuvre majeure du cinéma du XXème siècle


Le thème phare des Culturiales de l’été 2014 est la Science-Fiction. La venue de l’invité d’honneur, Ayerdhal, ponctue ce thème et lui confère une dimension stellaire. Même si, actuellement, l’écrivain français axe plutôt sa carrière sur le polar et le thriller, il a longtemps été considéré comme l'une des figures majeures de la SF hexagonale.

L’autre point fort de la thématique SF des Culturiales, c'est la projection au cinéma Le Maintenon du film de Stanley Kybrick : 2001, l’Odyssée de l’espace. Non seulement il s'agit d'une œuvre majeure du genre qui nous intéresse ici, mais il s'agit aussi d'un jalon de l’Histoire du cinéma lui-même. Tout le monde s'accorde à dire qu'il y a un avant et un après « 2001 » !


D'après un scénario écrit en collaboration avec Arthur C. Clarke (auteur de SF britannique qui, dès 1948, a écrit La Sentinelle (publiée en 1951), la nouvelle à l'origine du scénario), Stanley Kubrick signe en 1968 l’œuvre de Science-Fiction par excellence, de par les nombreux thèmes abordés : intelligence extra-terrestre, intelligence artificielle, voyages inter-stellaires, etc. À l'époque, la volonté affichée du metteur en scène étasunien est de faire de la SF "adulte", c'est-à-dire débarrassée de la quincaillerie un peu ringarde qui émaillait les nombreux films de SF des années 50 et 60. Kubrick veut faire de la Science-Fiction réaliste et, le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat sur l'écran est à la hauteur de ses
ambitions.


À l'aube de l’Humanité telle qu'on la connaît de nos jours, des primates découvrent un monolithe noir qui les conduit vers une phase d’intelligence supérieure. Un des hommes-singes découvre ainsi comment utiliser un os pour… tuer le chef du clan rival !

Bien des millénaires plus tard, un autre monolithe, enfoui sous la surface de la lune, éveille l’intérêt des scientifiques. En le touchant il émet un sifflement particulièrement aigu.

Enfin, les scientifiques de la NASA, afin de mener à bien une mission inter-spatiale, créent un super-ordinateur doué d’intelligence artificielle, qui est chargé de contrôler tous les systèmes d’un vaisseau spatial habité par cinq astronautes, en route pour Jupiter...

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, la suite arrivera dès demain...

Miguel Bravo et Le Bouquinovore


jeudi 17 juillet 2014

Le Bouquinovore a lu : "L'Histrion"

Mais la politique a tôt fait de le rattraper, en la "personne" de Genesis, une créature-monde qui tente de fédérer l'humanité sous la bannière du Daym, sorte de contre-pouvoir face à l'hégémonie dictatorial de l'Empire. Mais l'Empereur tout-puissant est en train de mourir, bientôt remplacé par son petit-fils. Genesis veut donc faire d'Aimlin un Histrion, un rôle très important au sein du Daym. Mais Aimlin n'aspire qu'à une chose, être tranquille. Il parvient donc à fuir, redevenant Aimline... Car il/elle a un secret : el est un(e) sexomorphe...


illustration de Gilles Francescano

Voilà le tout premier roman que je lis d'Ayerdhal. Après plus de vingt ans de carrière, il était temps, me direz-vous. Oui, et c'est peu de dire que je regrette de ne pas m'être penché plus tôt sur le cas de cet auteur pour le moins attachant. Et fort sympathique dans la vraie vie. Mais n'anticipons pas.

Hommage déclaré à Frank Herbert (ce roman est sorti sept ans après la mort de l'auteur américain), L'Histrion est un plaidoyer pour la tolérance et l'individualisme (au sens stirnerien du terme, c'est-à-dire un anarchisme indivualiste ; à ne surtout pas confondre avec l'égoïsme). Pour ce qui est de l'hommage au créateur de Dune, il est plus qu'évident, même s'il n'est pas question là de planète entièrement recouverte d'un gigantesque désert et d'épice. Pour ce qui est des références les plus évidentes et transparentes (n'étant vraiment pas un spécialiste de Herbert, je me contenterais de la surface des choses), on peut juste signaler la présence d'un empereur sur-puissant (même si agonisant depuis très longtemps) et d'une caste uniquement composée de femmes, les Taj Rama, qui font très fortement penser à l'ordre des Bene Gesserit dans Dune. Ces deux entités ont une influence politique impressionnante. Une autre référence à Dune : à chaque début de chapitre, on a droit à un petit texte de Genesis, la planète pensante. Cela donne un discours méta-textuel assez éclairant.

Jeux de pouvoirs, intrigues, changements de sexes et retournements de situations font de cet Histrion un roman excellent. En plus, comme c'est vraiment très bien écrit, cela ne gâche rien au plaisir qu'on prend au long des 384 pages qui le composent. Voilà une bonne porte d'entrée dans l'oeuvre d'Ayerdhal. C'était le premier que je lisais de lui, ce ne sera pas le dernier.

L'Histrion - 384 pages - D.L. : novembre 1993


Le Bouquinovore bucolique

Invité d'honneur des Culturiales : Ayerdhal (2/4)

Comme promis, voici la suite de l'article d'hier :



Ensuite, de 1992 à 2004, ce n'est pas moins de quinze romans et recueils de nouvelles que l'écrivain va publier à un rythme effréné, dont le très bon L'Histrion, space opera qui se veut un hommage à Frank Herbert (l'auteur de Dune). Il trouvera aussi le temps de collaborer avec l'un de ses amis, le Toulousain Jean-Claude Dunyach, avec qui il écrit Etoiles Mourantes (prix Tour Eiffel et prix Ozone en 1999).





Après l'immense succès rencontré après son thriller Transparences, le sieur Ayerdhal connaît un passage à vide qui l'éloigne pour un temps de la production littéraire. Ce n'est que sept longues années plus tard qu'il revient pour lui donner une suite. Résurgences sort donc en 2010 Au Diable Vauvert, sa nouvelle maison d'édition qui ré-édite depuis quelques temps une grande partie de son ancienne production littéraire.


© René-Marc Dolhen
En 2013, il publie Rainbow Warriors, un roman encensé par la critique. Mettant en scène une armée de LGBT, ce roman impertinent et drôle a reçu le prix Bob Morane en 2014.




En 2014, Ayerdhal revient avec Bastards, un thriller aux limites du fantastique, où l'on suit un jeune auteur à succès en panne d'inspiration. Suivant les bons conseils de Colum McCann himself, il décide de s'intéresser à une étrange vieille dame toujours accompagnée de chats et qui se débarrasse avec facilité de loubards qui sévissent dans les rues de New York... Un roman percutant et sensuel qui emmène le lecteur vraiment très très loin.



Nous allons revenir très bientôt pour vous parler de nouveau de notre invité d'honneur...


Le Bouquinovore bucolique (sur une trame de Miguel Bravo)

mercredi 16 juillet 2014

Le Bouquinovore a lu : "Demain, une oasis"

Médecin de formation et fonctionnaire planqué dans une grande administration de Genève promouvant la conquête spatiale, un homme est kidnappé et se retrouve quelques jours plus tard dans un camp au beau milieu du désert, très certainement en Afrique. Là, ses ravisseurs lui expliquent qu'il doit aider la population locale s'il veut survivre. Dans un premier temps, il ne pense qu'à une chose : s'évader...

Jean-Marc Gourdon

Ecrit en 1992, ce roman est l'un des tous premiers d'Ayerdhal (son troisième publié, pour être vraiment précis). Réédité par les éditions Au diable vauvert en 2006, le moins que l'on plus dire, c'est qu'il n'a pas pris une ride. Bien au contraire, il est malheureusement d'une actualité brûlante (sans mauvais jeu de mots).

A la fin du vingt-et-unième siècle (ou au tout début du suivant, ce n'est pas vraiment explicité), les pays occidentaux connaissent un nouveau boom économique grâce à l'essor spatial : stations orbitales de type Lagrange, exploitation minière d'astéroïdes, colonisation du système solaire par l'espèce humaine, etc. Le gros problème de cette société du futur décrite par petites touches par l'auteur, c'est que si les pays occidentaux connaissent un regain de croissance et de confort matériel, c'est loin d'être le cas de tout le monde sur la planète. Un peu comme maintenant, me direz-vous. Oui, exactement, mais peut-être de manière exacerbée. Le grand questionnement de ce roman, c'est justement de se demander pourquoi les pays riches vont coloniser et, pourquoi pas, terraformer des planètes aujourd'hui hostiles à l'homme, comme Mars, ou même Vénus, alors que la Terre elle-même connait des lieux inhospitaliers, parce que recouverts de déserts, et où les gens meurent de faim. Pourquoi donc aller dépenser des milliards pour une entreprise qui, au final, ne bénéficiera qu'à une toute petite partie de l'espèce humaine ? Cette réflexion transposée dans un monde futur plus que probable n'est que le reflet, à peine déformé, de ce qui se passe actuellement sur le globe, en 2014. Mais n'est-ce pas la le propre de toute bonne oeuvre de Science-Fiction ? Parce que même si ce livre est présenté par le nouvel éditeur du romancier (Ayerdhal est très fidèle aux éditions Au diable vauvert depuis ce roman-ci, justement) comme un thriller (ce qu'il est, par bien des aspects), c'est avant tout un roman de Science-Fiction, et un très bon.

Au final, c'est peu de dire que j'ai beaucoup aimé ce roman, très court et très bien écrit. Les événements s’enchaînent avec une efficacité effrayante (un peu trop vite, peut-être ; parfois certains événements manquent quand même de matière pour être crédible, mais peu importe). Quand on a ouvert ce roman, on ne peut le lâcher et le dévorer d'une traite. Un livre d'un humanisme sincère (sans naïveté je pense) qui fait du bien en ces temps où dominent le cynisme et le chacun pour soi...

Un roman qui a remporté le Grand Prix de l'Imaginaire en 1993, tout à fait mérité à mon humble avis.

Demain, une oasis - Au diable vauvert - 252 pages - 17,5€ - D.L. : septembre 2006

Le Bouqinovore


Invité d'honneur des Culturiales : Ayerdhal (1/4)

© Pascale Doré
L'invité d’honneur des Culturiales de cet été 2014 est : Ayerdhal, écrivain.


Ayerdhal est né en 1959 à Lyon.


Très jeune, il a découvert l’univers de la science-fiction : son père détenait une grande collection d’ouvrages du genre. La deuxième de France par le nombre de volumes, comme se plaît à le dire l'auteur lui-même.


Ayerdhal avoue écrire de la SF parce que « la science-fiction est un puissant outil pédagogique, un véhicule idéologique non négligeable et la plus riche ex pression de l’imagination créatrice. »


Cependant, Ayerdhal ne se considère plus vraiment comme un écrivain de science-fiction à part entière. En effet, depuis une dizaine d'années, il a fait bifurquer sa déjà longue carrière vers d'autres genres, comme le polar ou le thriller. Jusqu'à présent, son plus gros succès,Transparences, s’est vendu à plus de 100.000 exemplaires (les droits audio-visuels du roman ont d'ailleurs été acquis par Jean-Jacques Annaud).





C'est en 1990, avec La Bohême et l'Ivraie, qu'Ayerdhal débute sa carrière. Cependant, ce n'est que deux ans plus tard, avec Demain,une oasis que l'écrivain français rencontrera son premier vrai succès public et critique (il reçoit son premier Grand Prix de l'Imaginaire, une consécration pour tout romancier de SF). Court roman de Science-Fiction d'une densité incroyable, Demain, une oasis est une fresque humaniste qui, tout en montrant un futur proche, nous parle de la dure réalité actuelle d'une Afrique pillée et mise à l'écart du développement économique. Puissant et incontournable.


La suite sera disponible sur le blog, dès demain.


Le Bouquinovore bucolique (sur une trame de Miguel Bravo)